


Au départ de Stockholm par ferry, notre road trip a débuté sur l'île, sans itinéraire précis, sans « sites sympas » ni « bons plans », et sans programme préétabli. Fenêtres baissées, probablement avec Steely Dan ou Eagles à la radio, nous sommes partis explorer les vastes champs, les falaises escarpées et les plages immaculées, guidés par notre seule curiosité.
Conduire à Gotland, c'est s'aventurer dans un monde préservé de l'agitation de la vie moderne. Le temps semble s'être arrêté tandis que l'on flâne à travers des villages pittoresques aux charmantes maisons peintes de rouge, d'ocre ou de blanc. Chaque virage sur les routes poussiéreuses révèle une nouvelle formation rocheuse ou un nouveau panorama spectaculaire, nous invitant à garer la voiture et à rejoindre une poignée d'habitants ou de vacanciers continentaux, profitant généralement d'une baignade dans une mer étonnamment calme et chaude.
À Gotland, les soirées s'éternisent ; le soleil disparaît à l'horizon vers 22 h 30, projetant une lueur dorée dans l'air. Ces longues soirées nous incitent à nous réunir jusqu'à tard autour du barbecue, à profiter des longues journées d'été et à savourer cette sensation de légèreté si puissante qu'apporte l'été.


Que ce soit une partie de poker, une partie de Uno trop compétitive, le simple fait de jouer aux cartes et d'être dans l'instant présent nous a réunis d'une manière que nous perdons souvent d'une manière ou d'une autre lorsque nous retournons à nos vies trop chargées en ville.
Au milieu de notre esprit insouciant renouvelé, nous avons redécouvert ce sentiment de liberté et comment il ne réside pas dans l'absence de nos contraintes mais dans la capacité d'embrasser chaque instant de la vie avec enthousiasme et gratitude.


Il est difficile d'expliquer pourquoi ce sentiment s'estompe lorsque nous rentrons à la maison, mais nous nous sommes promis d'essayer de conserver l'esprit d'aventure et de spontanéité et de le laisser nous guider jusqu'à la maison.
Notre séjour à Gotland a été un témoignage de la beauté de prendre le temps de se détendre et de ralentir un peu la vie, en savourant toutes les petites expériences de la vie. Dans un monde où le temps est souvent notre bien le plus précieux, il est si facile d’oublier le pouvoir transformateur de ces moments où nous n’avons pas de temps libre – c’est dans ces moments fugaces de liberté pure et sans mélange que nous apprenons réellement à vivre.


Texte de SLOWE Living
Photographie d'Ella Åström